Tous les mercredis, proche de la place Bachaga-Saïd-Boualan, face à l'église, au Mas de Mingue, on peut rencontrer Lucie Jacopé et Michèle Suquet, animatrices de l'atelier peinture de rue, avec des enfants. Cet atelier a fait ses preuves, mais il rappelle sa présence et ses objectifs en ces débuts d'année scolaire 2013-2014, dans un quartier qui s'agrandit. L'activité est gratuite. Il n'y a pas d'inscription, le matériel est disposé sur le trottoir. Les fils à linge servent de séchoir et de support pour exposer les créations.
C'est un cadre d'expression sans les contraintes habituelles imposées aux enfants. Tout en respectant les règles du vivre ensemble et le matériel, ils jouissent d'une grande liberté. Malgré un effacement apparent, les animatrices sont très présentes, disponibles au dialogue, attentives à tous, en particulier à ceux qui ont des difficultés d'expression, pour les encourager, offrir des pistes d'ouverture, se sentir accueilli, avoir du plaisir à s'exprimer, à dialoguer, à respecter l'autre dans sa façon de faire.
Cet atelier vient comme une parenthèse nécessaire à l'équilibre de certains enfants au milieu des multiples contraintes de la semaine. Pour un petit nombre souvent livrés à eux-mêmes, il est l'expérience que le cadre n'est pas un obstacle à une certaine liberté. « Nous sommes là par tous les temps, sauf quand la peinture commence à geler ou qu'il pleut. On nous trouve alors dans le patio de la mairie ». Les mamans observent des balcons, seuls les pigeons ne sont pas les bienvenus pour leur participation intempestive aux créations artistiques.